Derry : la ville des deux Irlandes

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Bonjour à toutes et à tous,

Pour ce second article, je vous propose de découvrir la ville de Derry en Irlande du Nord.

Cette visite a fait partie de notre voyage de 3 jours, organisé avec mon compagnon et mon père. Pour rappel, nous sommes allés à Giant’s Causeway, Derry et Slieve League (pour découvrir cette dernière étape, cliquez ici).

 

La première chose qui m’a interpellée, c’est tout simplement les deux noms que connaît cette ville : Derry ou Londonderry.

Pour la petite histoire, elle a été baptisée Derry par les Catholiques puis renommée Londonderry, en 1600, par les Anglais. C’est seulement en 1984 que la ville reprend officiellement son premier nom.

Cette coexistence trouve également ses racines dans l’histoire de l’Irlande, qui a connu de multiples conflits entre Catholiques et Protestants. Suite à la guerre civile, la République d’Irlande a été proclamée le jour de Pâques 1949. Mais un conflit nord-irlandais naît vers la fin des années 60 : il faudra attendre le 10 avril 1998 pour que l’accord de paix du Vendredi saint soit signé.

L’évènement du « Bloody Sunday », qui s’est déroulé le 30 janvier 1972 à Derry, fait partie des facteurs déclencheurs du conflit. A l’origine, c’était une marche pacifique pour obtenir l’égalité des droits entre Catholiques et Protestants, mais 14 civils ont été tués par l’armée britannique.

Par rapport à son passé, je tenais à y passer une journée entière mais notre planning ne nous le permettait pas. Nous y sommes restés environ 5 heures et étonnamment, nous avons pu visiter les lieux principaux, sans nous presser.

Nous avons commencé par les « Walls », une enceinte de 1,5 kms qui entoure le centre historique de la ville. A travers différents points de vue, on peut voir les fresques murales du quartier Catholique, appelé « Bogside ». Tout au long du rempart, différents écriteaux expliquent l’histoire de la ville et l’utilité de l’enceinte au fil des époques.

Une partie des « Walls »

Nous avons continué vers l’entrée de la ville pour voir le monument « Hands Across the Divide ». Cette statue symbolise la difficulté de réconciliation entre Catholiques et Protestants, puisque les deux hommes tendent la main vers l’autre, sans se toucher.

« Hands Across the Divide »

Nous sommes ensuite allés dans le « Bogside », le quartier Catholique où s’est déroulé le « Bloody Sunday ». En marchant, on peut découvrir 12 fresques officielles réalisées par les « Bogside artists », qui représentent cet événement. Dans ce quartier, on peut également voir différents messages plus violents, des drapeaux de l’IRA et enfin d’autres peintures murales mettant en avant Che Guevara et le peuple Palestinien. Ce quartier m’a marquée de différentes façons : tout d’abord le fait de savoir ce qu’il s’y est passé, puis la beauté et la tristesse des fresques, et enfin l’atmosphère contradictoire entre le calme qui y régnait et la présence de symboles extrêmes.

À gauche : « Operation Motorman » et à droite : « The Runner »
À gauche : « The Petrol Bomber » et à droite : « Bernadette » (la représentation actuelle a été repeinte sur l’originale)

L’esprit pensif, nous nous sommes rendus dans un endroit plus joyeux, le « Craft Village ». Cette ville dans la ville regroupe des restaurants, des boutiques de souvenirs et d’artisans. Nous avons voulu faire une pause pour y manger mais en raison d’un live de musique sur la place principale, l’endroit était bondé. Nous nous sommes finalement arrêtés dans un pub en centre-ville où la nourriture était copieuse, correcte et à prix raisonnable.

« Craft Village »

Après le déjeuner, nous avons visité le « Guidhall », l’hôtel de ville de Derry. C’est un bâtiment en briques rouges avec des vitraux à l’intérieur. Nous y avons découvert une exposition gratuite, sur l’alternance entre l’occupation irlandaise et britannique de la ville. Nous avons terminé par le « Peace Bridge », inauguré en 2011 qui relie Ebringston avec le centre-ville. Ce pont symbolise notamment la réunification des deux communautés qui partagent ce même lieu de vie.

« Peace Bridge »

J’espère que cet article vous a plu et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir Giant’s Causeway.

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