Bonjour à toutes et à tous,
Pour ce dernier article (et oui… après un an passé en Irlande, nous rentrons en France), je vous propose de vous partager mon bilan personnel sur cette expatriation.
Plein de sujets me sont venus en tête, beaucoup de nostalgie aussi… Nous avons décidé de rentrer pour construire des projets professionnels et personnels, mais quitter notre vie à Dublin me provoque aussi un gros pincement au cœur.
Je me rappelle comme si c’était hier de notre arrivée en Irlande, réfléchie mais marquée d’imprévus jusqu’au dernier moment. Mon compagnon a trouvé rapidement un emploi, pour une prise de poste début août 2017. De mon côté, je devais le rejoindre au minimum un mois après car nous avions des problèmes logistiques à régler. Nous avons en effet deux chats; au delà du transport, il devait absolument trouver un appartement et s’organiser pour revenir en France afin de m’aider à les déplacer. Moins d’une semaine avant son départ, nous avons appris qu’on ne pouvait pas les faire voyager en avion, la seule solution que nous avons trouvée c’était le ferry. En une heure, nous avons donc décidé de réserver les billets, en étant parfaitement conscient qu’avec la durée du trajet (en France, la traversée puis en Irlande) et sa prise de poste, il avait moins d’une semaine pour trouver un appartement et revenir pour m’aider à faire le trajet…
En 3 jours, il a réussi à trouver un studio de 20 m2, dans Dublin 1, machine à laver et aspirateur à partager avec l’immeuble … pour le doux prix de 1600€ par mois. Nous savions que même pour Dublin c’était excessif mais nous n’avions pas le choix, et nous nous sommes dit qu’on partirait quelques semaines après. Je précise qu’ à cette époque, nous ne savions pas que pour un bail d’un an, les préavis n’étaient pas comme pour la France. Le jour J, après un voyage de plus de 24h, à avoir dormi à même le sol dans le ferry car il n’y avait plus de cabines, nous sommes arrivés dans cet appartement. Je me rappelle parfaitement ce que j’ai ressenti, c’était un sentiment de désespoir. Je pense que c’était une prise de conscience, je n’étais pas là pour les vacances – je changeais de vie pour une durée indéterminée. J’ai réalisé que je n’avais pas eu l’occasion de dire au revoir à mes amis et à ma famille comme je le voulais, que je n’avais pas de boulot, que je ne parlais pas anglais et qu’à la base je ne voulais pas partir. J’ai eu une grosse crise d’angoisse et j’ai dit à mon compagnon : « c’est pas possible, on va pas habiter là pour 1600 balles, faut qu’on rentre » et j’ai fondu en larmes.
Et puis finalement, en un an, il s’en est tellement passé de belles choses. Un an c’est court dans une vie mais comme ça a été la meilleure, nous avons vraiment l’impression que nous sommes ici depuis plus longtemps. Tout d’abord, nous avons trouvé un super appartement, moins cher et bien en dessous du prix du marché. J’ai travaillé dans deux entreprises, sur des postes différents dont l’actuel dans ma branche. J’ai découvert et je suis devenue amie avec des gens formidables, je peux tout simplement être moi-même car je trouve les relations plus faciles à construire, plus simples et plus sincères. J’ai été émerveillée par les beautés de l’Irlande, c’est un pays magnifique et on se sent facilement dépaysé. Malgré le coût de la vie et de la santé, je me sens épanouie car une fois bien installé on ne se sent pas stressé.
Cependant, tous ces points positifs ne m’ont pas satisfaite. J’avais besoin de plus, notamment sur le plan professionnel car dans ma branche, il est plus simple d’être en France. Il y a donc quelques mois,sous mon impulsion, nous avons décidé de rentrer définitivement en France. Quand nous avons pris cette décision, j’avais hâte d’être à septembre pour retrouver mes racines. A quelques semaines du départ, mon état d’esprit est complètement différent. Je retrouve les mêmes sensations qu’à mon arrivée : est-ce qu’en fait j’ai vraiment envie de partir, est-ce que même si nous ne sommes partis qu’un an, je vais réussir à me réadapter, est-ce qu’on peut tout annuler et revenir en arrière ? Je pourrais dire oui, mais cette décision a été mûrement réfléchie et préparée, avec des objectifs bien définis. J’ai peur et je n’ai pas spécialement envie de quitter la vie que nous avons construite ici mais je ne dois pas oublier pourquoi nous le faisons. En étant également réaliste, sans boulot et sans appartement dans un mois, il est certain que si on restait, rapidement on le regretterait. J’essaye donc de positiver, voilà encore une nouvelle aventure qui nous attend, des doutes certes mais sûrement aussi de belles surprises. J’espère que notre futur sera aussi enrichissant et passionnant que notre expérience à Dublin.
Expats actuels et futur-e-s, je sais que le quotidien est marqué par des difficultés mais juste un conseil – profitez de chaque instant car le temps passe vite !