Vous rêvez de liberté, de voyages et de découvertes ? Vous voulez étudier dans des contrées lointaines sans difficultés ? Vous avez des projets construits et de la motivation à revendre?
Un séjour Erasmus à Dublin n’est pas pour vous !
Pour le comprendre, laissez-moi vous dire ce que le programme Erasmus à destination de Dublin vous fera traverser (la mer n’étant pas la partie la plus difficile !) pour que vous partiez préparés (et possiblement traumatisés, je m’en excuse).
Tout plaquer pendant une année pour partir découvrir la culture et la vie d’un autre pays, a sûrement déjà fait rêver n’importe qui. Mais si le programme Erasmus a du bon, il ne permet pas une indépendance (n’en déplaise aux Irlandais !) aussi grande que l’on pourrait imaginer dans une ville comme Dublin. Voilà comment, en rêvant d’accent british et de chambre sur campus, je me suis retrouvée dans la capitale irlandaise, sans Sherlock ni logement ….
Après avoir postulé à Cambridge et Edinburgh, deux villes où, pour l’intégralité de ma section, il n’y avait que deux places, le service Erasmus m’a proposé d’embarquer pour Dublin ou Durham (en utilisant clairement tout ce qu’ils avaient de système D). Dublin n’était donc pas réellement mon premier choix ni vraiment une ville qui m’attirait de prime abord : la pluie incessante, l’humidité d’un port industriel, l’isolation d’une île… Pourtant, je suis aujourd’hui plus impatiente d’y partir que je ne l’ai jamais été pour les destinations initiales, de découvrir gens roux et bières brunes, œuvres de Wilde et danse irlandaise !
Mais le voyage fut long, semé d’embûches et de découragements…. Après avoir « choisi » le Trinity College de Dublin, j’ai bêtement osé espérer quelques informations sur la ville, les logements, l’université et la vie étudiante de la part de mon bureau Erasmus. Grave erreur : ce fut à moi de contacter Trinity (et sans matrice dans ce monde ci, impossible de se fier à qui que ce soit !), et de donner au service de ma faculté les renseignements qu’ils n’avaient pas été capables de me fournir. Livrée à moi-même, seule de ma section à partir là-bas (une personne sur deux étant convaincue qu’il s’agissait du Trinity College de Cambridge…), je partis pour un Dub-lanta sur la toile et par téléphone.
Et là, ce fut le drame. Tableau cauchemardesque sur les logements aux prix dantesques, récits apocalyptiques des premières semaines pluvieuses et cafardeuses, horreur dans les transports en communs… Les gens à qui je parlais s’appliquaient tous à placer joliment un « mais » après tant de mauvaises nouvelles, pour éclairer d’un rare rayon de soleil, la bruine de leur description. Leurs points positifs ne me marquaient pas autant que les négatifs, peut-être pour avoir trop écouté ma mère qui répétait qu’après un « mais », rien ne comptait. Comprenez donc qu’après tout cela, je ne pouvais commencer cet article pleine d’entrain. Il fallait bien que je vous fasse faire les mêmes montagnes russes émotionnelles que celles que j’avais montées et dévalées à pleine vitesse !
Mais, et cette fois vous pouvez croire ce qui suit, après quelques semaines d’une relative appréhension, j’ai commencé doucement à découvrir que Dublin n’est pas seulement le Guinness World Records des galères. Derrière l’amertume du houblon, sous l’écume décevante, apparait peu à peu le malt pur d’une ville regorgeant de saveurs. Des habitants adorables et prêts à tout pour vous aider, une vie étudiante frénétique, un campus d’université magnifique… De quoi redorer l’image brune d’une ville qui semblait bien sombre ! Nous voilà ainsi partis pour une descente les bras en l’air, les cheveux au vent, sans trace pour l’instant d’une pente à gravir !
Si je peux vous donner quelques conseils (purement extraits de mes recherches et des informations récoltées à la sueur de mes doigts sur le clavier), je commencerais par vous dire de ne pas avoir peur. Je ne suis pas encore arrivée, et à chaque fois que je pense à mon départ, mon cœur s’emballe, d’une double sensation d’anxiété et d’excitation. Mais j’ai hâte. Toutes les galères, toute la paperasse, tout ce que je n’envisage même pas encore, autant de choses qui me donnent envie d’être bravées ! Vous pourrez dire que je suis masochiste, folle ou bien déjà trop alcoolisée, mais l’idée de réussir à surmonter les épreuves que cette ville douce-amère mettra sur ma route est exaltante. L’Erasmus à Dublin est peut-être l’art de vendre un rein, mais je le ferai de bon cœur, et n’y laisserai qu’un long cri d’allégresse !
Écrit par Maïa Lazare.